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Marc-André Séguin
Directeur général chez Reflector Entertainment

En tête-à-tête avec Marc-André Séguin

1 mars 2023 - En tête à tête

En tête-à-tête avec Marc-André Séguin, directeur général du studio montréalais de Reflector Entertainment. On en apprend davantage sur celui qui préfère remettre le bolide sur les rails que de gérer le quotidien, et qui privilégie les actions pérennes aux plasters. Il sera aussi question d’authenticité, de confiance, de mécanique automobile et de conquête de la coupe Stanley !

1- Qu’est-ce que ça veut dire pour toi, être un leader RH avec un rôle de direction générale dans le domaine du jeu vidéo ?

Je crois vraiment à l’idée de la bonne personne sur la bonne chaise au bon moment, et c’est ce que je dis à mes équipes de recrutement depuis longtemps. En s’assurant de créer le bon contexte, selon les besoins actuels et futurs, on crée plus de situations à succès.

Aujourd’hui, avec une économie visiblement chancelante et une industrie très compétitive, il y a une guerre des conditions de travail. Des studios du monde entier viennent faire des offres mirobolantes aux gens et ça déstabilise l’écosystème. Ces gens se remettent en question et ça amène de gros enjeux : l’attraction, la rétention et l’engagement des talents.

Aujourd’hui, ce que doit faire le professionnel RH, c’est creuser, trouver les causes réelles des problèmes et mettre en place des actions qui vont aller générer des résultats positifs. L’idée est de régler les enjeux de fond et éviter les solutions plasters instantanées surtout dans notre industrie. On croit souvent qu’il suffit de favoriser le bonheur de chaque individu, mais si tu réussis à t’attaquer à un problème de fond, tu auras un impact sur beaucoup plus de personnes à la fois pour le même nombre d’heures travaillées.

C’est ça, au fond, être un leader RH. Mettre les bonnes personnes sur les bonnes chaises au bon moment, et contribuer activement à trouver des solutions de cette façon-là.

2- Décris-moi en deux mots ton parcours professionnel.

Premièrement : « privilège ». J’ai été vraiment privilégié d’avoir des mentors, des leaders, qui ont eu le défi de me remettre sur le droit chemin à quelques reprises, de me coacher, de me pousser hors de ma zone de confort et de m’ouvrir des portes. Ce sont des gens qui ont cru en mon potentiel. J’ai aussi eu le privilège de travailler au sein de différentes industries et de connaître différents modèles d’affaires. La pandémie a aussi fait son effet : même si ce n’est pas un « privilège » d’avoir fait partie de la cellule de crise dans mon entreprise précédente, ça a été extrêmement formateur. J’ai probablement appris l’équivalent de trois ans en trois mois.

Mon deuxième mot : « opportunité ». La saisir et la créer. C’est facile de penser qu’une opportunité est trop grande pour soi, qu’on n’a pas les compétences, mais il faut simplement garder son goût de contribuer, d’aider et de s’investir. Agir avec passion et croire en ses capacités.

3- Depuis que tu gères, qu’as-tu le plus appris sur toi-même ?

Que je n’aime pas gérer… [rires]. Je ne suis pas quelqu’un qui cherche le pouvoir ou le contrôle. Je n’aime pas être sous les projecteurs : je préfère être en coulisses, créer un contexte où tous se responsabilisent et se rendent imputables des résultats collectifs. J’aime travailler avec des gens performants, m’assurer que la vue globale a du sens aux yeux de tout le monde et que chacun comprend sa valeur. Entre le CÉGEP et l’université, j’ai fait un DEP en mécanique automobile et je me perçois toujours un peu comme un mécanicien. Tu me donnes ton vieux « bazou » pour le remettre sur la route ou tu m’apportes ta voiture qui a un gros potentiel, pour aller sur la piste de course, et c’est là où je vais avoir du fun. Remettre des projets sur rails ou monter un bolide de performance. J’applique le même esprit en gestion. Je n’ai pas besoin d’être le pilote sur le podium, je suis tout aussi satisfait de savoir que j’ai contribué à bâtir la voiture que le pilote a amenée à la ligne d’arrivée.

La dernière chose que j’ai apprise, qui est peut-être plus personnelle, c’est que j’analyse probablement beaucoup trop ! Je me remets constamment en question et je cherche toujours à m’améliorer dans mes relations, dans mon impact et dans mes compétences. Ce n’est pas une question de manque d’assurance, mais de vouloir vraiment bien faire les choses. Le doute permet aussi de se dépasser et c’est une caractéristique avec laquelle j’ai appris à composer. Il ne faut jamais rien tenir pour acquis !

4- La tête chercheuse célèbre 25 ans de carrières cette année, et tu fais partie de notre histoire. Raconte-moi ton histoire unique et comment nous avons pu l’influencer.

J’avais rencontré Annie Bissonnette de La tête chercheuse alors qu’on travaillait chez Vidéotron. Elle y était ma cliente interne et nous avons toujours gardé contact au fil des années. Beaucoup plus tard, c’est elle qui m’a approché pour le poste de Chef talents et culture chez Reflector. Je n’étais pas certain si c’était le bon moment pour moi de faire le saut. Annie m’a convaincu en disant : « Là, je pense qu’il y a tout à faire. Il faut remettre ça sur les rails. » Elle a vraiment touché les bons fils pour me donner envie d’embarquer dans le projet ! J’allais laisser une super position pour rejoindre une petite équipe, où cette fois ça serait moi avec les mains sur le volant. Au final, j’ai rejoint des collègues super inspirants qui se sont vraiment investis dans la transformation culturelle qu’on a entreprise. Et de fil en aiguille, mon engagement envers l’organisation et le projet créatif m’a positionné pour prendre les rênes du studio. Une solide marque de confiance de l’équipe de Bandai Namco.

La base du modèle de La tête chercheuse c’est de bien prendre le temps de comprendre les besoins d’affaires, comprendre quel est le bon profil recherché et cibler les bonnes personnes selon une analyse exhaustive des besoins. C’est plus complet que de simplement proposer des CV : vous allez vraiment cibler un profil correspondant aux besoins d’affaires. Comme je l’ai dit : la bonne personne, sur la bonne chaise, au bon moment. C’est ce que vous avez fait avec moi.

Au-delà du modèle, vous faites aussi preuve d’une grande authenticité et d’une profonde sincérité. On peut avoir une relation de confiance avec vous, on sait que vous donnerez l’heure juste sur nos véritables besoins plutôt que de vouloir pourvoir un poste à tout prix.

5- Qu’est-ce qui t’inspire chaque jour, qui nourrit ton bonheur quand tu te lèves le matin ?

Travailler avec des personnes ambitieuses qui cherchent à se surpasser et à contribuer au projet collectif de façon exceptionnelle, mais aussi trouver les causes fondamentales des problèmes. Avoir le sentiment de contribuer à une équipe plus que sur des réalisations personnelles et surtout d’être entouré de gens qui pensent de la même façon.

Je n’aime pas travailler avec des gens qui pensent qu’ils sont au-dessus de la mêlée. Je suis beaucoup plus inspiré par ceux qui ont l’équipe à cœur et qui visent l’excellence. C’est comme au hockey : les équipes qui gagnent la coupe Stanley, ce sont celles où tout le monde comprend son rôle. Il y a des équipes qui se bâtissent avec des super-vedettes et qui ne gagnent rien parce que chacun travaille pour ses statistiques individuelles. Notre but, c’est de se rendre en finale, de gagner la coupe : tout le monde doit comprendre son rôle.

6- Projetons-nous dans les prochaines années, qu’est-ce que tu souhaites léguer par ton impact dans les organisations ?

25 ans, c’est long ! Dans les vingt-cinq prochains mois, plus que des années, je veux poursuivre la transformation du studio, je veux contribuer à livrer notre premier cycle de produits et positionner le studio de façon favorable dans notre écosystème québécois. Je veux surtout collaborer à donner une dose de confiance, d’engagement et de fierté aux collègues, mettre en place des processus, des programmes durables qui vont nous aider à bâtir une équipe inspirante, où l’on va partager les valeurs qui vont nous permettre de poursuivre notre plan de croissance.

À plus long terme, je souhaite que nous ayons une forme d’impact sur la transformation de la culture dans l’industrie. Je veux contribuer à influencer des changements de consommation de contenu, anticiper et livrer du contenu qui est engageant et dans le respect des valeurs sociétales que l’on souhaite mettre de l’avant dans le groupe. J’aimerais contribuer à positionner Reflector et Bandai Namco comme des chefs de file dans l’industrie du marché nord-américain.

Enfin, si je peux avoir juste un petit peu contribué à influencer positivement l’un de mes collègues dans leur style de leadership, en demeurant moi-même très humble, intègre, respectueux, fidèle à mes valeurs d’inclusion et de collaboration, je pourrai garder la tête très haute.

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